06 février 2009

1 conducteur ça va, 3 bonjour les dégâts

Hier soir, en rentrant à ma maison, et donc prenant le RER A, j'ai vécu une expérience qu'on peut qualifier d'originale (ou pète-couilles dans un langage plus cru).

Arrivés à Nanterre-Préfecture, les pauvres voyageurs que nous sommes subissons le même rituel depuis plus de 20 ans : le changement de conducteur ! Oui, car aussi stupide que cela semble être, le RER A change 2 fois de conducteur : une fois en arrivant dans Paris, l'autre en ressortant (la ligne va d'est en ouest). Normalement cette procédure prend moins de 5 minutes. Cela semble long quand on parle juste de changer de conducteur, et je vous confirme : c'est long.

Sauf que cette fois-ci, cela durait un peu trop longtemps. Quelques personnes sont sorties sur le quai pour fumer (et la loi Evin alors !?), d'autres sont allées en bout de quai pour comprendre la situation. Rapidement la réponse est arrivée : le train ne part pas parce qu'il n'y a pas de chauffeur !

Première question des passagers au pauvre préposé accroché à son talkie-walkie :
"Pourquoi vous ne passez pas d'annonce ? - Parce que la sono de la station ne fonctionne plus depuis des années... - Et pourquoi le chauffeur n'est pas là ? - Parce que celui venant de banlieue n'est pas encore arrivé... - On repart quand ? - Quand il arrivera...

Le tout dans une ambiance balançant entre soupir/résignation et volonté de frapper quelqu'un, comme ça pour se détendre un peu. Le plus amusant dans l'histoire : dans l'entrebâillement de la porte qui donnait dans la salle de repos des conducteurs, la TVvision diffusait le monologue de Notre Président.

Finalement, au bout de 25 minutes, un chauffeur s'est présenté et tout le monde regagna la rame.

Alors que conclure de tout cela : on commence tous à comprendre que le souci ne vient pas de ces "faignasses de conducteurs" car ils ne votent pas les budgets, ne cassent pas les rails, ne détruisent pas les caténaires etc.
Le but des dirigeants de la RATP/SNCF est de lentement faire accepter l'idée qu'une privatisation sera la solution, puisque le service public ne fonctionne pas. Sauf que l'idée a été appliquée en Grande-Bretagne avec le succès qu'on lui connaît.

Comme le dit le célèbre proverbe : si tu veux abattre le chien, dis qu'il a la rage.