09 février 2007

L'homme qui vient du froid

Marianne en parle (le magazine hein), les jounaux en parlent, l'UMP et le PS en parlent alors que Sako avait décidé de ne pas le mentionner par mépris, il fait tourner l'oeil de Le Pen : Bayrou pourrait être le troisième homme ! Qui aurait pu penser que François arriverait finalement à Paris dans son bus au colza en 3ème position de l'élection présidentielle !
Le plus drôle dans tout cela, ce sont les discours des adversaires. Tout commença vers novembre quand Bayrou commence à critiquer les alliances contre-nature entre les politiques et les médias (une nouvelle inédite s'il en est). A cette époque, François est crédité de 6% d'intention de votes. Du coup, tout le monde le méprise ou le prend de haut, voire l'ignore. Sarkozy déclare même ne pas vouloir parler de lui et le traiter par le mépris.

Les mois passant, le petit François continue son bonhomme de chemin. Bien qu'appartenant à un parti démocrate-chrétien, il met de côté le deuxième terme, prone la paix sociale, se met à soutenir les caricatures religieuses... Aujourd'hui, certains sondages le placent à 12 ou 14% de votes, soit devant Le Pen selon ces mêmes sondages.

Et là c'est le drame ! A l'UMP, ce sont les conseillers et représentants de Sarkozy qui attaquent : démagogie, panne d'idées... Autant de noms d'oiseaux qui volent dans la coulisse. Le PS reste en dehors de cela, sans doute parce qu'ils estiment que l'UDF prend des voix à l'UMP. Qu'ils se méfient quand même... Quant au FN, le discours est bien rôdé : ce sont les médias et les principaux candidats qui fontmonter artificiellement Bayrou pour contrer le gardien de dolmens. Il n'a peut-être pas entièrement tort, les médias adorant les surprises des élections et n'hésitant pas à créer un buzz.

Mais on peut aussi y voir un ras-le-bol des Français sur le combat droite-gauche. La faute sans doute aux 2 principaux candidats qui n'arrivent pas à fédérer leurs troupes. Beaucoup de sympathisants du PS trouve Royal trop "ferme", manquant de charisme (succéder à Mitterrand reste une gageure), et à l'UMP beaucoup ne pardonnent pas la mainmise du part par Sarkozy, son rejet du gaullisme et cette tendance quasi-autoritaire. Les extrèmes ne convenant pas à ces sympathisants, le centre devient une bonne solution de repli, surtout à l'heure où il n'existe plus d'idéologie politique.


Mon avis : jouons un peu. Royal et Sarkozy sont chacun au dessus de 30% actuellement. Imaginons que Sarkozy réussit à se rallier une partie de l'électorat du FN (ce qui est possible) cela affaiblit ce parti de fait. Royal, quant à elle, se retrouve avc une perte des voix issues de certaines classes moyennes, de gauche par tradition ou principe (on peut penser aux profs échaudés par la vidéo sur les 35h à l'école) et qui peuvent s'allier à Bayrou.



Cela nous donnerait donc Sarko et Ségo vers 25%, Bayrou à 15 et Le Pen à 14 environ. Et le voilà notre 3ème homme ! J'aime ce jeu...

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